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1 juillet 2009 3 01 /07 /juillet /2009 18:51
Théo s'était allongé sur son lit et réfléchissait, il avait envie de téléphoner à quelqu'un, ses parents, peut-être un ami. Il décrocha le combiné du téléphone et tapa le numéro de ses parents, il attendit cinq sonneries et raccrocha ; ils n'étaient pas là. Il regarda dans le vide et se mit à pleurer, il ne voulait pas la perdre. Il se regroupa sur lui même en position foetale et sanglota. Il finit par s'endormir, la peur au ventre.
Dans son rêve, il revoyait la scène où Jessie le tirait sur la chaussée. Joyeuse, belle. Et soudain la voiture arrive à toute allure, il sent la main de Jessie lui glisser entre les doigts, il veut la retenir mais ne peut pas. Cette terrible sensation d'impuissance face à la réalité. Il se retourne et la voit faiblement allongée sur le sol, il court et se débat dans le vide. Il l'a perdue à jamais, la mort l'a emportée.

Théo se réveilla en nage et en pleurs, il décida alors de prendre une nouvelle douche avant d'aller faire un tour pour se changer les idées. Il avait froid et chaud, il tremblait constamment. Il se leva et marcha au radar jusqu'à la salle de bain, il ouvrit la porte du placard à pharmacie pour se regarder dans la glace. Il fit un bond en arrière et un cri s'étrangla dans sa gorge. Il porta sa main à ses yeux et les ferma fort, persuadé qu'il venait d'avoir une mauvaise hallucination. Mais quand il les rouvrit, l'inscription était toujours sur le miroir, comme indélibile. Elle avait était marquée avec du sang visiblement et elle disait, "Elle est à nous maintenant, tu ne peux pas l'aider". Son coeur battait à tout rompre, il réalisa alors que quelq'un était rentrait chez lui pendant qu'il dormait et il ne s'en était même pas rendu compte. Il referma d'un geste lent et tremblant le placard et s'en éloigna, il ouvrit le robinet de la douche sans quitter des yeux la porte de la salle de bain, peut-être que la personne était encore ici. Il se déshabilla et passa sous la douche.

Le médecin ne s'était pas endormi de toute la nuit et avait guetté chaque changement chez Jessie mais rien ne s'était produit, il jugea donc qu'il pouvait rentrer chez lui ; il était neuf heures du matin. Il quitta la chambre et dans le couloir croisa l'infirmière : "Alors, comment va-t-elle ?
- ça peut aller, elle semble aller de mieux en mieux. Cependant je préférerais que vous passiez dans sa chambre toutes les heures et preniez son poul.
- BIen, comme vous voulez. Vous rentrez chez vous ?
- Oui, je suis épuisé."
Il se passa la main sur son visage et sa barbe naissante grésilla au passage. Il remonta ses lunettes et disparut à l'angle de sortie.

Alors qu'il roulait, une vision déchirée lui apparut : Jessie criait dans le noir. En quelques secondes cette vision disparut et il l'oublia. Il se gara dans l'allée de chez lui, trébucha en descendant de voiture et rentra. Sa femme le salua tendrement et elle l'invita à prendre un bon petit déjeuner.
"Alors ta nuit a été longue à veiller cette enfant.
- Oui, très, mais ce n'est rien. Le plus inquiétant est la façon dont elle se comporte, je veux dire que... elle est dans un léger coma où normalement elle devrait être calme ; mais elle, elle a des impulsions terrifiantes. J'en ai remarqué une cette nuit sur le cardiogramme, pendant prés de dix minutes ses battements de coeur sont montés jusqu'à 120 alors que normalement dans un coma ça ne dépasse pas 70-80.
- Elle a peut-être un problème au coeur du à son accident.
- Je ne crois pas, à son arrivée on lui a fait subir tous les examens et ils n'ont rien donnés pour le coeur.
Il avala difficilement sa bouchée et manqua de s'étouffer. Sa femme rit mais il garda son sérieux, elle comprit combien cette patiente l'inquiétait. Il reprit.
- Cependant j'ai ma petite idée, je vais lui refaire un encéphalogramme, un plus approfondi que le premier, peut-être qu'une tumeur se développe chez elle et qu'elle est passée inaperçue au début. Sinon, je ne vois pas ce qu'elle peut avoir..
elle lui prit la main et le regarda droit dans les yeux.
- Ici tu n'as pas à penser au travail, quand tu rentre chez toi tu dois te détendre. Je comprend parfaitement que ton boulot te tienne à coeur mais pense un peu à toi."
Il lui sourit en guise de réponse et lui fit signe de la tête qu'elle avait raison.
Ils finirent le petit-déjeuner sans plus rien dire. Il n'est plus capable que de parler boulot, ça a tant changé entre nous. Elle chassa vite cette pensée de son esprit, elle lui faisait un peu peur.
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commentaires

N
je suis cette histoire, pas à pas!
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